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Les dommages induits sur la relation par une consommation régulière de cannabis

Dommages relationnels

Une consommation ponctuelle favorise les relations dans l’instant, mais elle provoque à moyen terme un désinvestissement relationnel et à long terme un isolement.

Cette modification relationnelle s’exerce aussi à l’égard du thérapeute ou de l’accompagnant.

 
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Effets sur les relations à court terme

L’effet désinhibant d’un côté favorise la convivialité, donne de l’assurance, mais d’un autre côté peut conduire à des prises de risque (relations sexuelles, conduite sur machine, conduite délictueuse), d’autant plus que la consommation associée à celle de l’alcool en potentialise les effets.

Effets sur les relations à moyen et long termecourt terme

En raison des satisfactions obtenues à court terme, le consommateur peut se désinvestir progressivement des activités et des plaisirs qui le mobilisaient. C’est ce qu’on appelle le syndrome amotivationnelDéficit de l’activité, d’une asthénie intellectuelle et physique, de perturbations cognitives, d’une pensée abstraite et floue, de difficultés de concentration et mnésiques, d’un rétrécissement de la vie relationnelle..

Une moindre sensibilité globale, et particulièrement aux remarques de l’entourage, ainsi que des pensées et des discours à thèmes persécutifs accentuent un isolement relationnel qui peut être masqué au début par l’appartenance habituelle au groupe de pairs. Il en résulte une tension de plus en plus vive avec l’entourage familial/éducatif.

Chez les consommateurs adolescents un phénomène de compensation entre la distance prise avec leur famille -vécue négativement- et l’investissement avec le groupe de pairs initial peut s’instaurer. Certains ne tardent pas à se focaliser sur des relations exclusives duelles et sexuées avec des relations sexuelles précoces.

L’adolescent consommateur peut réduire ses relations aux seuls autres consommateurs. A terme, les nécessités de l’approvisionnement le rapprochent du milieu délinquant (petit vol, trafic).

Les consommateurs intensifs (plus de 20 consommations par mois) et réguliers (entre 10 et 20 consommations par mois) montrent des comportements plus impulsifs ou même violents en raison de fréquentes associations avec l’alcool.(Epidémio drogues 2010, Drogues, chiffres clés, Données Escapad A, Données Escapad B)

En pratique

Une des réactions appréhendées par celui qui propose une diminution ou un arrêt de la consommation est : « Mais tous mes copains fument ! » ou « Oui mais si j’arrête de fumer, je perds tous mes copains… ». Dans cette situation, le soignant devra faire attention. L’arrêt du cannabis ne doit pas se faire au détriment de la vie relationnelle de l’adolescent. L’idée est de l’amener à reformuler lui-même ce qui le lie à son groupe de pair : « Tu es en train de me dire que vous n’êtes liés que par votre consommation ? »

Si la réponse est non (le groupe est mixte, certains ne fument pas, ou ils ont développé d’autres liens), on pourra valoriser le changement de camp au sein du groupe : « Affirme-toi avec ceux qui ne fument pas dans le groupe » ou travailler cet autre lien et le valoriser.

Si la réponse est oui : replacer les valeurs de l’amitié : « Quelqu’un qui t’accepte comme tu es, quelqu’un qui t’aide en cas de coup dur » et discuter avec lui de l’opportunité de n’avoir pas d’autres liens avec des gens que le cannabis. (S’entretenir avec un fumeur qui ne demande rien, Prendre en compte la demande d’aide d’un consommateur de cannabis)

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